lundi 11 juillet 2011

Bonjour à tous,
Des mois sans vous écrire ! Le temps m’a manqué. La vie a passé. Vite si vite, comme le souffle du vent entre deux portes.
Sept ans.
Sept années que le calendrier se répète inlassablement. C’est bête car chaque jour passé sans Elle devrait être le même. Mais la vie reprend bien mieux ses droits que le deuil, même s’il est sans fin. Les jours filent à une allure incroyable et ma vie s’étale derrière moi comme un sillage d’une longueur infinie … Le chemin où des choix difficiles ont été faits, des vœux exaucés, des joies réalisées. Vous dire que je nage dans le bonheur serait exagéré, mais je suis heureuse je dois bien le dire.
Seulement … des jours comme aujourd’hui, où la croix du calendrier se dessine imperceptiblement dans mon esprit jusqu’à ce que je la sente se creuser dans mon cœur, ma vue se brouille et c’est le fouillis dans ma tête. Je me persuade que c’est l’histoire de quelques jours et que ça va passer. J’aimerai me retenir. Pourtant non, en vous écrivant ces quelques lignes, je me rends bien compte que je n’en ai pas vraiment envie. En réalité, j’ai l’opportunité de ne pas faire taire ma souffrance jusqu’à la date imprécise où la tempête va cesser.
Cet anniversaire, le pire jusqu’à la fin de ma vie, me permet aussi d’exorciser la douleur trop longtemps contenue le reste de l’année. J’ai l’occasion de tomber le masque, de dévoiler ma souffrance et de la laisser aller.
J’ai compris son acte et j’en ai assimilé les raisons. Seulement, lorsque je me remémore les évènements qui ont entouré sa disparition, je me demande pourquoi Elle n’a pas fait appel à moi. Toutes les mamans du monde se poseraient cette question : pourquoi mon enfant s’est-il tourné vers la mort plutôt que vers moi ?
« Stéphanie s’est pendue » … voilà le message laissé sur mon répondeur le 13 juillet 2004.
Je ressens en même temps que je vous écris ces mots, un sentiment profond d’injustice et de culpabilité. J’aurais aimé être près d’Elle ce jour là. Ainsi, Elle n’aurait pas fait ce choix là.
Sept ans plus tard, je ne m’en remets pas. Ce fût trop violent. Et la brutalité de son geste me hante à tout jamais.
Je la porte en moi et j’ai conscience que la force qui m’habite est la sienne. Mais je donnerai n’importe quoi pour la serrer dans mes bras.
Alors voilà. Les jours qui suivent seront difficiles mais ce n’est pas grave, ça finira par passer. Le réconfort que je trouve aujourd’hui réside en ce qu’elle accompli de là où Elle est.
Stéphanie me guide et me protège. Elle inspire ma volonté de vivre, ma volonté d’être heureuse. Quelqu’un m’a dit un jour que je courais après quelque chose qui n’existe pas. Peut être que c’est vrai … je suis prête à l’assumer.
Mais cette conviction de tout faire pour que la vie soit plus douce me vient d’Elle et si c’est un leurre que de croire que le bonheur existe, il faudra d’abord me le prouver.
A la folie pour la vie Stéphanie.
Mille baisers à tous.